Les habitats de l'écorégion de la savane sahélo-soudanaise sont classés dans la catégorie « en danger de disparition », car l'intégrité des écosystèmes interconnectés et interdépendants de la région est considérablement compromise, ce qui entraîne une dégradation continuelle et permanente de l'environnement. Il n'est plus tolérable de laisser se poursuivre la dégradation de l'une des plus grandes écorégions du continent africain. Il existe une capacité et une opportunité d'établir des stratégies et des actions qui peuvent construire et améliorer la résilience naturelle et artificielle de l'environnement, et gérer les conflits dans et autour des zones protégées.
Ces stratégies doivent être mises en œuvre immédiatement par le biais d'actions concertées.
1/ ACQUISITION D’ÉQUIPEMENTS ET TECHNOLOGIES NÉCESSAIRES À LA BONNE SURVEILLANCE DES AIRES PROTÉGÉES :
→ Uniformes complets (chaussures, ceintures, etc.), jumelles, technologies de vision nocturne, armes de défense pour les anti-braconniers
→ Pièges photographiques, caméras de surveillance et drones à longue portée, dotés des dernières technologies
→ Moyens de communication intra & extra territoriaux (radios courte & longue portée, GPS, téléphones satellites, etc.)
→ Véhicules (4x4, motos), bateaux (principalement pour la saison des pluies) et éventuellement appuis aériens réguliers ou ponctuels
→ Tentes confortables et équipement connexe
2/ RECRUTEMENT DES ÉQUIPES CHARGÉES DE LA SURVEILLANCE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE SAUVAGE SUR LE TERRAIN :
→ Formation des brigades anti-braconnage par des professionnels du secteur (valorisation des métiers)
→ Entraînements & encadrements ponctuels des équipes sur le terrain (anti-braconniers, équipes control rooms, etc.)
→ Mise en place d’une équipe de Lutte Anti-Braconnage militarisée opérant sur l’ensemble des aires protégées du Nord Cameroun (prévoir 2 ou 3 équipes selon les volets de paysages identifiés) afin de soulager l’armée souvent non compétente pour ce genre d’opérations
3/ RENFORCER LA SURVEILLANCE :
→ Coordination centralisée des stratégies et opérations de conservation, de gestion de l'environnement, d'application de la loi et de surveillance dans l'ensemble du réseau de zones protégées
→ Partage d'informations, communication et coordination entre tous les acteurs de la conservation sur le terrain, avec des opérations conjointes régulières comprenant l'organisation de patrouilles conjointes avec l'armée, les éco-gardes des parcs nationaux et les équipes anti-braconnage d'autres zones protégées
→ Création d’un réseau d’échange et d’informateurs, rémunérés (projet TANGO)
→ Mise en place de critères rigoureux de recrutement (par exemple, recrutement de personnel extérieur à la zone) et rotation efficace du personnel afin d’éviter les liens familiaux et amicaux et/ou l’établissement de liaisons sociales, commerciales ou avec des alliés locaux
→ Construction & aménagement de campements de gardes anti-braconniers sur les postes sensibles (prévoir des rotations)
→ Contrôle sévère et multiplié des routes d’accès (ex : routes départementales qui traversent les aires protégées) et les réseaux de pistes pour empêcher les activités illégales et la circulation des trafiquants
→ Création d'un système de primes qui récompense financièrement l'efficacité de la surveillance et de la collecte de renseignements